mardi 27 août 2013

Maires pour la Paix : Plan d’action 2013‐2017

Traduction française : AFCDRP/Maires pour la Paix France.

I. Préambule
Maires pour la Paix a concentré ses efforts sur l’expansion de son nombre d’adhérents afin de développer la Vision 2020 (Campagne d’urgence pour interdire les armes nucléaires), un ensemble de directives pour parvenir à l’abolition des armes nucléaires d’ici 2020, en coopération avec de plus en plus de villes et de citoyens dans le monde. À l’heure actuelle, 5 712 collectivités de 157 pays ont rejoint Maires pour la Paix, représentant un septième de la population mondiale, soit un milliard de personnes.

Alors que les soutiens à l’abolition des armes nucléaires se font plus nombreux, nous observons un mouvement qui s’accélère pour souligner l’inhumanité de ces armes et les rendre illégales, ce qui est précisément dans l’esprit de notre Vision 2020 dans trois domaines clés.
  • Prise de conscience généralisée de l’impératif pressant d’abolir les armes nucléaires
La Conférence internationale sur l’impact humanitaire des armes nucléaires qui s’est déroulée à Oslo les 4 et 5 mars, à laquelle ont participé 127 pays, a pris en compte à la fois l’impact direct d’une explosion nucléaire sur l’humanité et l’impact indirect, catastrophique, sur le climat mondial.
  • Efforts de bonne foi pour commencer des négociations visant à parvenir à un monde sans armes nucléaires

mardi 20 août 2013

Déclaration de Paix de la ville de Nagasaki

Traduction française : ville de Nagasaki. Appel original consultable sur http://www.city.nagasaki.lg.jp/peace/english/appeal/archives.html.

Il y a 68 ans jour pour jour, un bombardier américain larguait une bombe atomique au-dessus de notre ville. La chaleur, le souffle et les radiations dûs à l'explosion ont déclenché des incendies dans l'ensemble de la ville qui a brûlé durant une journée entière. En un instant, des quartiers entiers de Nagasaki ont été anéantis et sur les 240 000 habitants, 150 000 ont été blessés dont 74 000 sont morts. Soixante-huit ans plus tard, les survivants continuent de craindre la leucémie et d'autres cancers et restent traumatisés par cette tragédie.
Nous, êtres humains, avons créé cette arme destructrice. Nous l'avons utilisée à deux reprises à Hiroshima et Nagasaki. À l'heure actuelle, nous continuons même à détruire et polluer notre planète en effectuant des essais nucléaires. Jusqu'à aujourd'hui, notre histoire est jalonnée d'erreurs humaines, dont fait partie la bombe atomique larguée sur notre ville. Par conséquent, il est important pour nous de consolider les promesses faites par le passé sans oublier d'où nous venons.

Je demande au gouvernement japonais d'affirmer à nouveau la position du Japon en tant que pays irradié.

mardi 6 août 2013

La culture de paix pour inventer des formes nouvelles de citoyenneté

Par Michel CIBOT, délégué général de l’AFCDRP/Maires pour la Paix France. Tribune publiée le 6 août 2013 dans le journal L'Humanité.

Du 3 au 6 août se tient au Japon, à Hiroshima, ville symbole s’il en est, la 8e Conférence générale de Maires pour la Paix. Ce réseau compte aujourd’hui plus de 5 600 villes et collectivités territoriales dans 157 pays et sa progression se poursuit.

Notre pays est représenté par l’Association Française des Communes, Départements et Régions pour la Paix (AFCDRP-Maires pour la Paix France). Quinze maires, maires adjoints et délégués associatifs prennent part aux travaux organisés par les villes d’Hiroshima et de Nagasaki. Cette année, les débats s’organisent autour de deux grands axes : l’état des négociations internationales pour le désarmement nucléaire et le développement du réseau et les nécessaires mesures organisationnelles qui en découlent. S’agissant du premier point, les États-Unis et la Russie ont fait quelques pas positifs en annonçant la réduction de leurs arsenaux. La France pourrait prendre des initiatives diplomatiques qui la grandiraient. Elle le fera un jour, peut-être pas si lointain. Car, si les citoyens français ne semblent pas considérer cette question comme une priorité aujourd’hui, nous devons mesurer le sens de l’accueil toujours positif réservé aux travaux des villes impliquées dans le réseau. Ils comprennent de moins en moins que nous puissions parler de protection des droits de l’homme et de l’environnement sans dire un mot de la menace des armes nucléaires.

lundi 5 août 2013

8ème Conférence générale : Appel final

Traduction française : AFCDRP/Maires pour la Paix France


Nous, représentants de 5 712 villes de 157 pays/régions du monde, avons participé à la 8ème Conférence générale de Maires pour la Paix organisée à Hiroshima, et avons mené des discussions exhaustives sur le thème : « Vers un monde sans armes nucléaires – Transmettre ‘l’esprit d’Hiroshima et de Nagasaki’ ».

En août 1945, les villes d’Hiroshima et de Nagasaki étaient toutes deux réduites en cendres par la détonation d’une seule bombe atomique et plus de 210 000 personnes de ces deux villes en périrent. La souffrance des survivants de la bombe atomique, les « hibakusha » induite par la détonation, le feu et les radiations, continue encore à ce jour, 68 ans plus tard. Alors qu’ils ont vécu une expérience trop cruelle pour être formulée, les survivants n’ont cessé d’appeler à l’abolition des armes nucléaires et de partager leur désir de paix pour les peuples du monde. Leur engagement naît de leur profonde conviction humaniste que « plus personne ne doit souffrir comme nous avons souffert ».

Maires pour la Paix, qui a un sens aigu de sa responsabilité à garantir la sécurité et le bien‐être des citoyens dans le monde entier, partage totalement l’état d’esprit d’Hiroshima et de Nagasaki, qui est de lutter pour l’abolition des armes nucléaires et la paix, et intensifie ses activités pour promouvoir l’abolition des armes nucléaires d’ici 2020.

« Hiroshima » et « Nagasaki » sont devenus des mots connus partout dans le monde. Cependant, Les États dotés d’armes nucléaires ont fait la sourde oreille aux demandes sincères des hibakusha et, durant la Guerre froide, se sont lancés dans une course à l’armement nucléaire qui a fini par s’étendre aujourd’hui à un total de 9 États. Bien qu’il y ait eu des réductions du nombre d’armes, elles ont été trop lentes et insuffisantes. Aujourd’hui, près d’un quart de siècle après la fin de la Guerre froide, environ 17 300 armes nucléaires continuent à constituer une menace intolérable pour l’humanité et l’environnement. Avec plus de 2 000 armes nucléaires en état d’alerte, l’utilisation redoutée d’armes nucléaires, appelée ironiquement « dissuasion », et les horreurs indicibles qu’elle implique, fait toujours partie des régimes de sûreté internationaux traditionnels. De plus, la prolifération nucléaire continue d’être une menace d’actualité et dangereuse et nous ne pouvons pas nier la possibilité qu’un groupe terroriste puisse obtenir ce type d’armes.

Pourtant, dans une période de crise économique mondiale sans précédent, des programmes de modernisation des systèmes d’armes nucléaires phénoménalement chers, faisant appel à de nouveaux type de tests, sont en cours dans tous les états nucléaires, sans que nous en voyons la fin, et s’approprient à tort des ressources qui font cruellement défaut au financement des besoins humains vitaux.