mardi 29 mai 2012

Jeûne du 6 au 9 août organisé par la Maison de la Vigilance et la mairie du 2ème arrondissement de Paris

Organisé tous les ans depuis 25 ans par la Maison de la vigilance, ce jeûne en mémoire des victimes des bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki et en faveur du désarmement nucléaire est ouvert à tous.

Cette année, les organisateurs ont choisi de placer le jeûne sous le signe de la campagne ICAN, soutenue par notre réseau, et souhaitent voir un grand nombre de participants se joindre à eux.

Si des collectivités membres souhaitent y prendre part, notamment en envoyant des participants, elles peuvent contacter M. Dominique Lalanne au 06 32 71 69 90. 

Tous les renseignements pratiques sont disponibles ici : http://vigilancehiroshimanagasaki.over-blog.com/

vendredi 4 mai 2012

PrepCom 2012 : intervention de Paul Quilès lors de la Conférence "Europe et désarmement nucléaire"

Trame de l’intervention de Paul Quilès au Comité préparatoire de la conférence d’examen du TNP, Vienne (Autriche), 2 mai 2012.
Paul Quilès, 2 mai 2012, Vienne.

Il y a 22 ans, le Mur de Berlin tombait. Cet évènement majeur, suivi du démantèlement du bloc soviétique, mettait fin à la bipolarisation du monde et marquait une rupture majeure sur la scène internationale.
Pourtant, aucune nouvelle doctrine de sécurité n’a véritablement émergé de cette mutation géopolitique profonde. Force est de constater, par exemple, que la dissuasion nucléaire - qui consiste à exposer son adversaire à un risque de destruction massive - reste le pilier des politiques de défense de la France et la Grande-Bretagne.
Hier, le contrôle des armes nucléaires symbolisait la volonté de maintenir un équilibre –même fragile- entre les blocs de l’Est et de l’Ouest.
Hier, une certaine pertinence stratégique des armes nucléaires pouvait se concevoir. Aujourd’hui, les menaces auxquelles nous devions faire face sont à ranger au nombre des peurs du passé et la théorie de la dissuasion nucléaire n’est plus adaptée au monde en mouvement de ce début de 21ème siècle. Aujourd’hui, c’est l’existence même des armes nucléaires, couplée au risque de prolifération et de terrorisme nucléaire, qui constitue paradoxalement la plus grande menace.

C’est plus par le multilatéralisme et les traités (comme le TNP) qu’on combattra la prolifération nucléaire que par la dissuasion. De plus, établir un lien entre la possession de l’arme nucléaire et « le statut de grande puissance », comme on l’entend souvent, peut inciter certains pays à tenter de s’en équiper, alors que le but du TNP*, ratifié par la quasi-totalité des membres de l’ONU (189), est au contraire d’aller vers une disparition des armes nucléaires.

Aujourd’hui, la nouvelle donne internationale et son lot d’instabilités politiques profondes plaident pour faire de l’élimination des armes nucléaires le fer de lance d’une nouvelle doctrine de sécurité internationale.

Malgré cela, le maintien des armes nucléaires n’est pas vraiment mis en cause, avec des formulations quasi incantatoires et peu de questionnements. Tout en les présentant à leurs peuples comme une garantie absolue de sécurité, les gouvernements des États dotés de l’arme nucléaire continuent à considérer leurs arsenaux comme un outil de prestige. En les possédant, ils ont le sentiment de détenir un statut de grande puissance.

La nouvelle génération croit au contraire en un monde dans lequel la promotion du désarmement nucléaire confère plus de pouvoir politique et de prestige que la possession d’arsenaux surdimensionnés, dangereux et coûteux. C’est précisément parce qu’elle peut s’affranchir des inquiétudes passées que cette génération qui n’a pas connu la Guerre froide est capable de trouver un langage nouveau et de proposer une nouvelle démarche.

Elle ne croit pas en la stabilité éternelle des États dotés de l’arme nucléaire. Elle a compris que les armes nucléaires dont elle hérite ne l’aideront pas à répondre aux désordres du monde du 21ème siècle : le terrorisme, la crise économique et financière, la pollution et le réchauffement climatique, la pauvreté, les épidémies… Elle s’indigne d’entendre parler de coupes budgétaires qui affectent les dépenses sociales, alors qu’elle sait que la charge financière globale des arsenaux dépasse 700 milliards d’euros pour la prochaine décennie.

Faire évoluer les mentalités est un devoir stratégique et moral commun. Pour la première fois depuis des décennies, cette thématique trouve un écho auprès des jeunes. Comme eux et pour eux, je soutiens l’appel de Global Zero en faveur des premières négociations multilatérales de l’histoire pour l’élimination progressive et contrôlée des armes nucléaires. Les chefs d’États européens doivent s’engager à prendre part à ces négociations pour faire de la Guerre Froide un vestige du passé et ainsi laisser en héritage un monde sans armes nucléaires.

Pour ce qui concerne mon pays, la France, je crois qu’il pourrait contribuer au désarmement nucléaire en prenant un certain nombre de mesures (de préférence conjointement avec les autres pays membres de l’Union européenne).

1. Reconnaître expressément que l’arme nucléaire a perdu la fonction fondamentale qu’elle exerçait pendant la guerre froide dès lors que l’Europe n’est plus exposée à une menace d’agression massive.

jeudi 3 mai 2012

PrepCom 2012 : 1ère journée de travail de la délégation Maires pour la Paix

Les activités de la délégation de Maires pour la Paix ont commencé ce mercredi 2 mai à Vienne. Au programme, des rencontres avec différents ambassadeurs, la présentation officielle des ONG en séance plénière et la conférence organisée par Abolition 2000, "Europe et désarmement nucléaire", en présence de P. Paul Quilès, ancien ministre, maire de Cordes-sur-Ciel et membre de notre réseau.

Lors de cette conférence, M. Quilès a exposé les éléments qui l'ont conduit à à évoluer quant à son opinion sur l'arme nucléaire (la trame du texte à suivre sur le blog). Son intervention s'est achevée sur l'exposé d'une série de mesures qui pourraient être concrètement mises en œuvre par la France pour parvenir au désarmement nucléaire.

La délégation a ensuite accompagné le maire de Nagasaki et vice-président de Maires pour la Paix, M. Tomihisa Taue lors de la session plénière réservée aux interventions des ONG. M. Taue est intervenu devant les représentants des États-partis au Traité, réitérant les objectifs de Maires pour la Paix : parvenir au désarmement nucléaire d'ici 2020 en commençant le plus rapidement possible des négociations sur une convention relative aux armes nucléaires.

Enfin, les membres de la délégation menée par le maire de Nagasaki ont pu échanger au cours de la journée avec les ambassadeurs d'Allemagne, du Costa-Rica et de Mongolie. Des rencontres avec d'autres représentants des États-partis au Traité sont au programme au cours des prochains jours.