jeudi 17 décembre 2009

Rapport de la commission internationale pour la non-prolifération et le désarmement nucléaires (ICNND) - Réponse de la société civile

Nous avançons au ralenti. Il faut accélérer la mise en application



15 décembre 2009

La commission internationale sur la non-prolifération et le désarmement nucléaire (ICNND), une initiative conjointe des gouvernements australiens et japonais, a publié un rapport intitulé « Éliminer les menaces nucléaires ». Nous saluons les efforts tout au long de l’année écoulée des co-présidents, Gareth Evans et Yoriko Kawaguchi, ainsi que des autres membres de la commission. Malheureusement, en tant que membres de la société civile aspirant à l’abolition des armes nucléaires, nous devons dire que ce rapport est loin d’être à la hauteur de nos attentes. Le rythme du plan d’action pour le désarmement nucléaire exposé dans ce rapport est bien trop lent. Au lieu de participer à l’élan mondial en faveur de l’abolition des armes nucléaires, il existe un danger pour qu’en réalité il agisse comme un frein.

La commission a déclaré qu’elle souhaitait produire un rapport « réaliste », « orienté vers l’action ». Effectivement, le rapport contient de nombreuses recommandations pratiques et utiles. Nous en soutenons la plupart. Cependant, le critère selon lequel quelque chose est oui ou non jugé réaliste ne doit pas servir de prétexte à l’abandon de l’action ou à son report. Le fait que la majorité des peuples et des nations du monde veulent voir les armes nucléaires abolies rapidement est une autre « réalité ». Et la réalité la plus fondamentale est que chaque jour qui passe où les armes nucléaires continuent d’exister augmente le danger qu’elles soient utilisées avant qu’elles n’aient pu être abolies. C’est aussi un fait que la majorité des États membres des Nations Unies ont signé des Traités de zones exemptes d’armes nucléaires et ont exprimé leur soutien au lancement de négociations sur une Convention sur les armes nucléaires. Les 171 pays qui ont soutenu une résolution appelant à l’élimination des armes nucléaires, portée par des pays comprenant le Japon et l’Australie, et coparrainée par les États-Unis, ne veulent pas que les armes nucléaires soient maintenues de façon permanente, même à un niveau réduit.


Les gouvernements devraient prendre les recommandations du rapport au sérieux mais faire en sorte de les mettre en application bien avant le calendrier mentionné dans ce rapport.


Objectif zéro – Une convention sur les armes nucléaires maintenant




mardi 15 décembre 2009

Le désarmement nucléaire possible ?

Par Paul Quilès, maire de Cordes-sur-Ciel et ancien Ministre de la défense.
Cet article a été publié pour la première fois dans le quotidien l'Humanité daté du 31 octobre 2009, sous le titre "Il est regrettable que Nicolas Sarkozy oppose désarmement et lutte contre la prolifération".


La stratégie de dissuasion nucléaire n’apparaît plus aujourd’hui comme une réponse adaptée aux principaux risques auxquels font face les États qui la mettent en œuvre. Selon le Livre blanc, elle n’a pour objet que « d’empêcher une agression d’origine étatique contre les intérêts vitaux du pays ». On voit mal, dans la situation actuelle, d’où pourrait provenir cette agression.

De plus, un système international dans lequel quelques États nucléaires considéreraient qu’ils ont seuls le droit de détenir un armement supposé leur assurer une garantie absolue de sécurité ne serait pas viable à terme. Les États non nucléaires qui estimeraient que leurs intérêts fondamentaux de sécurité ne sont pas pris en compte dans ce système s’efforceraient alors d’avoir accès à la bombe. Après Israël, l’Inde, le Pakistan, la prolifération s’étendrait de manière irrésistible à l’Iran puis à d’autres pays.


Il y a donc nécessité de se libérer des dogmes de la dissuasion, pour s’orienter vers une politique de sécurité coopérative prenant en compte les intérêts légitimes de tous les États. Défense et désarmement doivent être considérés par les puissances nucléaires comme des instruments complémentaires pour la garantie de leur sécurité.

Les nouvelles orientations de la politique étrangère américaine peuvent aider à rétablir la confiance dans des processus de désarmement, vidés de leur contenu par l’équipe Bush. Déjà, les États‑Unis et la Russie se sont engagés à conclure un accord pour succéder au traité START de réduction des armements stratégiques[1]. Celui-ci aura surtout l’avantage de reposer sur un système de vérification, qui autorisera de nouveaux progrès vers une réduction contrôlée des armements. L’administration américaine s’est aussi fixé deux priorités : la ratification du traité d’interdiction complet des essais nucléaires et la négociation d’un traité d’arrêt de la production de matières fissiles à usage militaire. Un succès dans ces domaines créerait une véritable en faveur du désarmement nucléaire.

La lutte contre la prolifération ne sera cependant crédible et légitime que si elle s’accompagne d’un effort des puissances nucléaires pour « poursuivre de bonne foi des négociations » de désarmement nucléaire[2]. C’est ce caractère indissociable du désarmement et de la lutte contre la prolifération que vient de reconnaître le Conseil de sécurité de l’ONU[3].

Il est regrettable que N. Sarkozy ait, à cette occasion, semblé opposer désarmement et lutte contre la prolifération, laissant entendre que seule la seconde répondait à une urgence réelle. Une telle position ne peut qu’entretenir l’idée, chez beaucoup de dirigeants de pays émergents, que la France cherche avant tout à défendre un monopole[4], sans beaucoup de préoccupation pour les intérêts de sécurité légitimes des autres États.

Les progrès du désarmement nucléaire passent aussi par le développement des contrôles sur les matières fissiles. Les négociations doivent porter, dans un premier temps, sur l’arrêt de la production des matières fissiles militaires. À plus long terme, il faudrait aboutir à un contrôle international de la production de toutes les matières fissiles. On atteindrait ainsi trois objectifs : une garantie solide contre toute tentative de prolifération, une transparence complète des arsenaux nucléaires et une protection efficace contre le danger de terrorisme nucléaire.

Par ailleurs, si l’on veut persuader l’Inde, le Pakistan et Israël d’adhérer au Traité de non‑prolifération, il faut viser une réduction effective des arsenaux existants jusqu’au plus bas niveau possible, comme cela a commencé à être fait par les États‑Unis et la Russie.

Quant à la France, elle pourrait participer plus activement à ces efforts, en entrant dans un processus de négociation sur son armement nucléaire, sans se limiter à l’annonce de réduction du potentiel nucléaire français faite par N. Sarkozy en mars 2008[5]. Elle pourrait également interrompre totalement ou partiellement des programmes de modernisation des arsenaux existants[6], ce qui constituerait un pas décisif dans la voie du désarmement nucléaire.

Notes :
[1] Traité qui vient à expiration dans un mois.
[2] Comme le prévoit l’article 6 du Traité de non‑prolifération.
[3] Résolution 1887, adoptée le 24 septembre 2009.
[4] Il s’agit peut‑être aussi de justifier une position privilégiée de membre permanent du Conseil de sécurité.
[5] Réduction d’un tiers de la composante aéroportée, fixation d’un plafond de 300 unités pour les têtes nucléaires.
[6] La France pourrait par exemple interrompre son programme de missile stratégique M 51, qui apparaît plus comme un héritage de la guerre froide que comme un instrument de défense adapté.
Le blog officiel de Paul Quilès

jeudi 12 novembre 2009

Les villes de Pont-Sainte-Maxence, Cordes-sur-Ciel, Boissy-Saint-Léger, Fontenay-sous-Bois et Fontaine rejoignent le réseau des villes de paix

Nous souhaitons la bienvenue aux villes de Pont-Sainte-Maxence, Cordes-sur-Ciel, Boissy-Saint-Léger, Fontenay-sous-Bois et Fontaine qui ont rejoint l'AFCDRP et le réseau des Maires pour la Paix au cours des dernières semaines.

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Nous vous rappelons que la pétition "Nos villes ne sont pas des cibles", nouvelle étape de la campagne "Vision 2020 - Pour un monde sans armes nucléaires en 2020" qui permet aux élus et aux citoyens d'exprimer leur soutien au Protocole Hiroshima-Nagasaki est disponible en ligne en suivant le bouton ci-contre : petition

mardi 27 octobre 2009

Obama Nobel de la Paix : Le Prix d’une promesse

Par Daniel Fontaine, Président de l'AFCDRP, Maire d'Aubagne, Vice-président du Conseil général des Bouches-du-Rhône.

Il y a quelques jours, le Prix Nobel de la Paix était décerné à Barack Hussein Obama, 44ème président des États-Unis d’Amérique, moins d’un an après sa prise de fonctions à la Maison Blanche.

L’annonce a étonné, puisqu’il ne faisait pas partie de la liste des favoris que publient les médias. Une controverse s’est développée autour d’une question centrale : Barack Obama mérite-t-il un prix qui vient traditionnellement sanctifier l’aboutissement d’un engagement ?

Certes, jusqu’à aujourd’hui les discours du Caire ou de Prague, et leurs souffles nouveaux, ne trouvent pas encore de traductions marquantes en politique internationale. Mais ils ont au moins le mérite de rompre avec la rhétorique simpliste de son prédécesseur et ses dramatiques envolées sur les forces du bien ennemies irréductibles de celles du mal.

"En conséquence, aujourd'hui je souligne clairement avec conviction l'engagement des États-Unis et son désir d'œuvrer en faveur de la paix et de la sécurité d'un monde sans armes nucléaires". Une phrase comme celle-là, extraite de son discours d’avril à Prague, peut permettre d’envisager une issue au piège dans lequel le monde s’est enfermé depuis le mois d’août 1945 et les actes qui seront accomplis à l’occasion de la conférence de révision du Traité de Non Prolifération des armes nucléaires pourraient être le premier jalon tangible d’une inversion de doctrine à l’échelle de la planète. L’adoption de la résolution 1887 par le Conseil de sécurité de l’ONU en est-elle le signe avant-coureur ? Son vote par les USA est en tout cas un événement en soi.

On pourrait ainsi affirmer que le Prix Nobel décerné à Barack Obama est celui d’une promesse d’espoir.

On peut également voir les choses sous un autre angle. Avant même les discours de Prague ou du Caire, c’est l’élection même d’Obama qui a constitué une formidable surprise, mais aussi une leçon, pour le monde entier.

Les USA, ce pays que l’on décrivait si rapidement comme foncièrement ségrégationniste, a élu à sa tête un président de couleur, fils d’un ressortissant Kenyan et d’une américaine du Kansas. Et cela a radicalement changé l’image que l’on se fait de la première puissance du monde. Hier, source de craintes, elle est maintenant un espoir, ténu, de na pas voir l’humanité se recroqueviller sur de très vieux réflexes de repli sur soi, d’exaltation de ses propres particularités, de diabolisation de l’autre, qui sont les vecteurs éternels des conflits et des affrontements.

Les promesses du président Obama nécessitent sans doute un très fort appui des opinions publiques mondiales pour qu’elles ne se perdent pas dans les méandres administratifs du Congrès américain ou du Pentagone. Il est des moments où le scepticisme, l’attentisme qui sont si familiers aux homo médiaticus que nous sommes devenus doivent laisser place à l’action et à la confiance dans la sincérité des intentions. Celles de Barack Obama méritent sans doute que nous ne lui mégottions pas notre soutien.

lundi 12 octobre 2009

Edito : L’attribution du prix Nobel de la Paix à Barack Obama arrive au bon moment

Par Michel CIBOT, Délégué général AFCDRP, membre de la Commission Nationale Française pour l’UNESCO.

Nous ne ferons pas de réserves. Certes il n’a pas un palmarès indiscutable mais bien d’autres qui l’ont précédé auraient pu être discutés autant voire bien plus.
Barack Obama n’a pas tout fait mais parvenir à l’adoption unanime de la résolution 1887 du Conseil de sécurité en quelques mois ce n’est pas rien car il s’agit tout de même de relancer un débat de fond sur l’élimination des armes nucléaires, débat que de nombreux gouvernements d’avant aux USA et ailleurs avaient contribué à enliser dangereusement.
Cessons « d’attendre pour voir » installés dans un attentisme facile et confortable. N’hésitons plus à nous investir avec courage et détermination dans l’action citoyenne pour l’émergence d’une culture de paix comme l’ONU nous y invite depuis plus de 10 ans. Barack Obama a ouvert une voie pour que nous l’empruntions.
Les collectivités locales françaises se sont dotées d’un outil d’action pour la paix original avec l’AFCDRP. Ils disposent d’un instrument nouveau avec le protocole Hiroshima-Nagasaki porté par le réseau mondial des Maires pour la paix. Ils sollicitent les autorités françaises pour qu’elles agissent en conformité avec leurs votes aux Nations Unies et invitent les communes, département et régions à les rejoindre.
Oui le prix Nobel arrive au bon moment !

lundi 5 octobre 2009

Exemple de PLACP : Malakoff

A l'occasion de la journée internationale pour la paix, la ville de Malakoff a élaboré son PLACP 2009 (Programme Local d'Action pour une Culture de la Paix).
Ce PLACP comprenait :
  • L'exposition "Artistes pour la paix" créée et organisée par le groupe local du mouvement de la Paix depuis une trentaine d'années. Exposition présentée du 21 septembre au 11 octobre dans les locaux de la mairie.
  • La projection du film "Gerboise Bleue" au cinéma municipal (le 24 septembre).
  • La Fête de la paix au théâtre de verdure du Parc Salagnac. Musique, danse animations associatives (le 27 septembre).
  • L'exposition "La bombe atomique et l'humanité", du 22 septembre au 11 octobre à la maison de la vie associative. Une rencontre avec Miho Shimma a été organisée le 29 septembre à cette occasion.
  • Une conférence à propos du darfour, avec le Mouvement de la paix et SOS Racisme (le 2 octobre)
  • L'opération "Lire en Paix" : pour la 8ème année consécutive, la médiathèque a réalisé un projet "Lire en Paix (initié par l'AFCDRP). ce projet consiste à consacrer un temps d'activité "normale" de la bibliothèque - médiathèque au thème de la paix (bibliographie, lectures, présentation de livres, conférences avec des auteurs, etc.). Cette année, le projet était consacré au philosophe Günther Anders. Alain Rouy, germaniste et normalien, est venu parler de cet auteur peu connu en France. A cette occasion, les bibliothécaires ont réalisé un dossier remarquable, avec l'appui du service de la communication de la ville. L'AFCDRP a le plaisir de mettre ce travail à votre disposition. Pour son éventuelle utilisation publique, nous vous demandons de consulter le directeur général des services de la mairie de Malakoff (courriel).

lundi 28 septembre 2009

Nos villes ne sont pas des cibles - Elimination des armes nucléaires

Relais français du projet "Cities Are Not Targets (CANT)" qui s'inscrit dans le cadre de la campagne Vision 2020 menée par Maires pour la Paix (Mayors for Peace) et l'AFCDRP, la pétition "Nos villes ne sont pas des cibles" représente un élément clef pour faire savoir à tous les gouvernements que leurs citoyens se mobilisent contre les armes nucléaires qui sont des instruments de destruction illégaux (comme l'a rappelé la Cour internationale de justice) et immoraux conçus pour anéantir des villes entières.

En savoir plus : article dédié à la pétition sur le site de l'AFCDRP

petition


lundi 21 septembre 2009

Journée internationale de la Paix - 21 septembre 2009

Par Daniel Fontaine, Président de l’AFCDRP, Maire d’Aubagne, Vice-président du Conseil général des Bouches-du-Rhône. Texte précedemment publié en page d'accueil du site afcdrp.com

Pourquoi et comment faire connaître au plus grand nombre la Journée internationale de la Paix ?

Nos calendriers sont depuis un certain nombre d’années régulièrement alimentés en journées, semaines ou années consacrées à une cause, ou une autre. Avouons qu’il est difficile pour une collectivité de répondre à toutes ces sollicitations, non par manque de sensibilité ou de préoccupation, mais surtout pour cause d’encombrement et de difficulté à mobiliser des citoyens eux-mêmes confrontés à des difficultés sociales ou familiales exacerbées par la crise globale que nous vivons.

Mais justement, célébrer la Journée internationale de la Paix, cela n’a de sens que pour mettre en valeur des initiatives locales, nationales ou internationales destinées à promouvoir la Culture de la Paix. En clair, ce que nous mettons en œuvre dans la durée pour faire vivre « l’ensemble des valeurs, des attitudes, des traditions, des comportements et des modes de vie fondés sur :
  • le respect de la vie, le rejet de la violence
  • l’engagement de régler pacifiquement les conflits
  • les efforts déployés pour répondre aux besoins des générations actuelles et futures
  • le respect et la promotion du droit au développement
  • le respect et la promotion de l’égalité des droits et des chances pour les hommes et les femmes
  • le respect et la promotion du droit de chacun à la liberté d’expression, d’opinion et d’information
  • l’adhésion aux principes de liberté, de justice, de démocratie, de tolérance, de solidarité, de coopération, du pluralisme, de la diversité culturelle, du dialogue et de la compréhension à tous les niveaux de la société et entre les nations… »
(extraits de la résolution 53/423 de l’assemblée générale de l’ONU)

Quand on connaît les efforts quotidiens déployés, malgré les difficultés, par tous les élus locaux pour donner corps à ces principes dans leurs villes, leurs départements ou leurs régions, la célébration de la journée internationale de la Paix prend un autre sens, celui d’une portée universelle et d’un engagement permanent de tous les acteurs de la société.

Dans un monde que l’on dit de plus en plus incertain, traversé de crises, de violences sociales, de tentations belliqueuses de plus en plus affirmées, nous sommes collectivement en recherche d’un mode de fonctionnement apte à faire espérer d’autres possibles. Les textes relatifs à la Culture de la Paix, adoptés par l’ONU, peuvent servir de matrice à cette ambition.

Parmi les défis que nous devons relever dans les années à venir, celui de l’abolition des arsenaux nucléaires est premier. A la fois aberration économique et ultime crime contre l’humanité, le maintien des capacités de destruction massive fait peser un risque permanent, inacceptable, sur la civilisation elle-même. Le réseau Maires pour la paix (Mayors for Peace) et ses 3 000 villes à travers le monde se mobilise pour obtenir des avancées significatives à l’occasion de la conférence de révision du Traité de Non Prolifération Nucléaire qui aura lieu au printemps 2010. La célébration de la Journée Internationale de la Paix, ce 21 septembre, pourrait signer le lancement de mobilisations locales en faveur de cet objectif majeur.

jeudi 17 septembre 2009

Maires pour la Paix (Mayors for Peace) - Appel de Nagasaki

Déclaration finale adoptée par la 7ème Conférence générale des Maires pour la Paix (Mayors for Peace), 10 août 2009, Nagasaki, Japon.


Nous, délégués de 134 villes et 26 organisations de 33 pays, rassemblés à l’occasion de la 7ème Conférence de Mayors for Peace à Nagasaki autour du thème principal : « L’élimination[1] des armes nucléaires est entre nos mains ! Faisons adopter le protocole Hiroshima Nagasaki en 2010 ».

Depuis 2003, Mayors for Peace agit pour que, d’ici 2020, le monde soit libéré de la menace nucléaire. Forts de la proclamation par l’ONU d’une quatrième Décennie internationale pour le désarmement, nous appelons les dirigeants et les citoyens de chaque pays à promouvoir la connaissance de cette Décennie (2010-2020) et à susciter une volonté populaire sans précédent pour l’élimination des armes nucléaires.

Le chemin le plus sûr vers un monde sans armes nucléaires est défini par le protocole Hiroshima-Nagasaki que nous devons soutenir sans ambiguïté. Nous sollicitons les États parties au Traité sur la Non-prolifération des armes nucléaires (TNP) pour qu’ils adoptent ce Protocole et le mettent en œuvre fidèlement pendant la Décennie pour le Désarmement. En tant qu’unique nation ayant subi des bombardements nucléaires, il est souhaitable de voir le Japon prendre la tête du mouvement mondial vers un monde sans armes nucléaires.

Que ce soit à travers la Conférence de révision du TNP, la Conférence sur le Désarmement ou l’Assemblée générale des Nations Unies, la communauté internationale doit engager dès 2010 des négociations énergiques pour un monde libéré des armes nucléaires. Nous travaillerons étroitement avec tous les individus, groupes et nations de bonne volonté afin de nous assurer que cette étape cruciale soit franchie. Nous accueillons très favorablement le plan en cinq points du Secrétaire général de l’ONU, notamment la place prédominante accordée au lancement de négociations concernant une convention sur les armes nucléaires. Nous demandons à chaque maire de bien souligner que, à son initiative, la journée internationale de la Paix, le 21 septembre 2009, est dédiée cette année au thème : « ADM [2] - Nous devons désarmer ! »

En tant qu’élus affrontant déjà les conséquences de la globalisation et de la récession mondiale sur nos citoyens, nous partageons l’avis du président américain Barack Obama lorsqu’il déclare à Prague le 5 avril 2009 que « quel que soit le lieu (où une attaque nucléaire pourrait se produire), les conséquences sur notre sécurité, notre société, notre économie et, en définitive, notre survie seraient sans fin au niveau mondial ». Face à cette terrible menace, le Président Obama a demandé à ce que nous « nous dressions ensemble au 21ème siècle pour vivre libres de toute peur ». Notre réponse est « Oui, ensemble nous pouvons abolir les armes nucléaires ». Des villes membres, conduites par Hiroshima et Nagasaki, adoptent d’ores et déjà le terme « Obamajorité » pour se référer à la large majorité des nations et peuples qui, sur cette planète, cherchent à être libérés de la menace nucléaire.

Nous avons la responsabilité de protéger les vies et la prospérité des personnes que nous représentons. Pour cela, nous devons trouver des moyens d’encourager une véritable démocratie mondiale et de nous assurer que le souhait de la majorité de nos citoyens soit correctement reflété dans les décisions internationales. Par conséquent, Mayors for Peace exhorte les gouvernements, les Nations Unies et toute organisation internationale compétente à prendre les mesures suivantes :
1. Adopter le Protocole Hiroshima-Nagasaki lors de la Conférence de révision du TNP de 2010 et faire en sorte que des négociations multilatérales sur l’avènement d’un monde sans armes nucléaires d’ici 2020 s’engagent dès la Conférence pour le désarmement ou lors de l’Assemblée générale de l’ONU de 2010.
2. Exiger que toutes les forces armées respectent l’intégrité des villes et interdisent l’utilisation de puissances explosives dans les zones peuplées. (Un engagement similaire est attendu de la part des acteurs non-gouvernementaux).
« Les villes ne sont pas des cibles ! »
3. Faire respecter les droits de l’homme, travailler sans attendre à l’élimination de la famine, de la pauvreté, des discriminations, de la violence et mettre fin à la destruction de l’environnement.
4. Se rallier au Protocole de Kyoto et à tout accord post-Kyoto afin que soient réalisés des progrès sensibles et constants en direction d’une solution au problème du réchauffement climatique.
5. Transférer les fonds militaires et de préparation à la guerre à des activités de promotion de la paix, de réduction de la faim, d’assistance aux refugiés, de protection de l’environnement et de résolution des nombreux autres défis qui se présentent à la communauté internationale [3].
6. Créer un nouveau système de fonctionnement par lequel les voix des villes puissent être entendues régulièrement, systématiquement et directement au sein des Nations Unies.

Mayors for Peace déclare par la présente notre intention collective de travailler dans un esprit de solidarité et de coopération sur les points suivants :
I. Inviter les leaders mondiaux, en particulier ceux des états nucléaires, à visiter les villes d’Hiroshima et Nagasaki en 2010 pour voir par eux-mêmes l’horreur engendrée par ces armes terribles
II. Améliorer la communication au sein de notre réseau en pleine expansion pour accroître notre capacité à agir pour l’élimination des armes nucléaires
III. Construire des relations fortes avec les gouvernements nationaux et locaux et les ONG pour promouvoir la mission de Mayors for Peace à travers une coopération large et mondiale
IV. Concevoir et dispenser des cours « Hiroshima-Nagasaki » d’études sur la paix dans les institutions éducatives à travers le monde pour transmettre le message des Hibakusha (survivants des explosions nucléaires) comme l’un des plus précieux repères intellectuels de l’humanité et promouvoir « l’éducation à la paix et au désarmement » à tous les niveaux de la société pour diffuser la culture de la paix.

Nous décidons par la présente de travailler ensemble, avec tous les acteurs de bonne volonté, vers les buts et objectifs décrits ci-dessus, nous engageant à faire tout en notre pouvoir pour aboutir à un monde sans armes nucléaires d’ici 2020.



[1]Prévue en ces termes par le Traité sur la Non-prolifération signé en 1968 et ratifié par la France en 1992.
[2]ADM : armes de destruction massive.
[3]Référence aux objectifs du millénaire définis par l’ONU (NdT).

mercredi 5 août 2009

7ème Conférence Générale des Maires pour la Paix (Mayors for Peace)

"L'abolition des armes nucléaires est dans nos mains !"

Tel est le thème de la 7ème Conférence Générale des Maires pour la Paix (Mayors for Peace) qui se déroulera du 7 au 10 août prochain à Nagasaki (Japon).


Une délégation de villes françaises membres de l'AFCDRP et de Maires pour la Paix (Mayors for Peace) participera aux travaux de la Conférence autour de la question du désarmement nucléaire et de l'importance de la réussite de la conférence de révision du Traité de Non-prolifération qui aura lieu en mai 2010 à New York.

Le programme détaillé de la 7ème Conférence générale des Maires pour la Paix (Mayors for Peace) est consultable ici.


mardi 4 août 2009

Argentat rejoint l'AFCDRP

Après délibération de son conseil municipal début juillet 2009, Argentat (19) a rejoint l'AFCDRP.

Nous souhaitons la bienvenue à la commune d'Argentat au sein du réseau de l'AFCDRP !

jeudi 30 juillet 2009

Opinions : Le discours prononcé par Barack Obama le 5 avril 2009 à Prague sera-t-il historique ?

Par Jean-Paul LECOQ, Maire de Gonfreville l’Orcher, Député de la Seine-Maritime.

Le discours prononcé par Barack Obama le 5 avril 2009 à Prague sera-t-il historique ?

À cette occasion chacun retiendra que le nouveau président américain a affirmé « l’engagement de l’Amérique à rechercher la paix et la sécurité dans un monde sans armes nucléaires. » Il a également exprimé le souhait de « parvenir à une interdiction globale sur les essais nucléaires. »

Cette déclaration est un formidable espoir pour tous ceux qui luttent pour la paix, notamment au sein de l’AFCDRP. Elle entre en résonance avec l’appel en faveur du protocole Hiroshima-Nagasaki pour l’élimination de toutes les armes nucléaires d’ici 2020.

Nous pouvons toutefois déplorer que le président français n’ait pas profité de l’occasion pour engager la France dans la même voie. Son silence assourdissant suite à ce discours en dit long sur ses intentions en la matière.

Alors que les États-Unis nous avaient habitués depuis longtemps aux paroles et aux actes guerriers, le président Obama, en rupture totale avec son prédécesseur Georges Bush considère pour sa part que son pays a « la responsabilité morale d’agir. »

Mais cette déclaration de principe s’accompagne de nuances qu’il convient de ne pas négliger.

Tout d’abord, le président Obama évoque la réduction « du rôle des armes nucléaires », pas de leur nombre.

Par ailleurs, il insiste sur le fait que tant que les autres pays disposeront de telles armes, les États-Unis ne renonceront pas à leur armada…

Le discours du président américain s’accompagne également de trop nombreux « nous devons » qui ne correspondent à rien de concret, notamment en termes de calendrier.

Il convient donc de rester prudent et lucide. N’oublions pas que les États-Unis restent le premier marchand d’armes de la planète. Il y a fort à parier qu’Outre-atlantique, le complexe militaro-industriel ne renoncera pas facilement à cette manne financière.

Nous souhaitons tous que ces bonnes intentions ne restent pas lettre morte. Pour reprendre les propres termes du président américain, « les mots doivent avoir un sens. » Mais, nous attendons plus que des paroles : des actes.

Ce discours sera donc historique s’il est suivi d’effets pour qu’enfin nous soyons débarrassés de cette épée de Damoclès qu’est l’arme nucléaire.

lundi 29 juin 2009

Edito : "Avançons dans le processus de dénucléarisation de la planète"

Par Daniel Fontaine, Président de l'AFCDRP, Maire d'Aubagne, Vice-président du Conseil général des Bouches-du-Rhône.

La question des arsenaux nucléaires, celle de la non-prolifération, nous conduisent presque sûrement à raisonner et réagir en termes d’abstraction, de virtuel. Le potentiel cataclysmique des bombes nucléaires de dernières générations, les budgets colossaux engloutis dans leur développement ont peu de sens pour le commun des mortels. Et pourtant, aucune politique n’a aussi peu d’avenir, n’implique autant de gaspillages d’énergie et de moyens que celles qui perpétuent ce formidable danger pour la survie de l’humanité. Et pourtant, aucune politique n’a jamais été aussi peu débattue démocratiquement que celle-là, en France et ailleurs. Et enfin, selon une enquête menée dans 21 pays, 76% des gens sont favorables à l’élimination des toutes les armes nucléaires. Ce chiffre monte à 86% en France.

C’est dire si l’expression des élus membres de Mayors for Peace et de l’AFCDRP épouse légitimement la volonté de leurs administrés. Mais ne nous leurrons pas, la préoccupation des populations ne se porte pas prioritairement vers l’abolition des arsenaux nucléaires. La préoccupation première est avant tout économique, vivrière, elle a trait au quotidien et pas à l’avenir. C’est encore plus vrai dans un monde qui compte plus d’un milliard de ses habitants sous-alimentés, qui voit le nombre de ses chômeurs exploser, les inégalités s’accroître.

Or ce sont bien ces facteurs-là qui portent en germes les conflits de demain, entre riches et pauvres, Nord et Sud, et qui poussent entre autres à la militarisation des états. Le risque de prolifération nucléaire, en Iran ou en Corée, n’est qu’un symptôme de la maladie.

Aider les moins autonomes, favoriser le débat, gérer les conflits de manière non-violente, promouvoir l’intérêt général, organiser la solidarité, l’éveil à la culture, l’accès aux ressources essentielles, sont autant de missions naturellement associées au rôle des élus locaux, aux maires en particulier.

Car c’est également par nos efforts permanents dans ces domaines que nos actions visant une prise de conscience plus globale de la part de nos concitoyens sont bien acceptées par eux. C’est tout le sens des initiatives locales éclairées par la Culture de la Paix, qui s’attachent à faire une place à chaque individu au sein de la collectivité.

C’est forts de ce travail au quotidien que nous exigeons, derrière les maires d’Hiroshima et Nagasaki, des avancées réelles dans le processus de dénucléarisation de la planète.

mercredi 3 juin 2009

Nouveau rendez-vous : la rubrique "Opinions"

Avec le message de M. Eddie AÏT publié hier, vous avez pu découvrir un nouveau rendez-vous du blog de l'AFCDRP intitulé " Opinions ".
Cette rubrique est consacrée aux réflexions des élus membres de l'AFCDRP sur des thèmes issus de l'actualité qui rejoignent les sujets abordés par l'association.
" Opinions " est une rubrique ouverte aux commentaires.

mardi 2 juin 2009

Opinions : discours de Prague, avril 2009

Par Eddie AÏT, Maire de Carrières-sous-Poissy, Conseiller régional d’Île-de-France, Vice président de la Communauté d’agglomération des Deux Rives de la Seine.

À Prague, le 5 avril 2009, Barack Obama a plaidé contre la prolifération nucléaire devant 30 000 personnes. En rupture avec la politique adoptée par son prédécesseur, il a détaillé sa stratégie de maîtrise de l’atome militaire pour les années à venir : réduction des stocks, arrêt complet des essais et lutte contre la prolifération.

D’une portée universelle, son discours trouve une résonance particulière vis-à-vis de l’AFCDRP. Il constitue un repère, un appui et un encouragement à développer des actions en faveur d’une Culture de Paix. Je pense en particulier aux appels nationaux et internationaux tels que l’Appel en faveur du protocole Hiroshima – Nagasaki et l’Appel de Dijon (21 novembre 2008).

À la lecture et à l’écoute de ce discours, deux mots m’ont semblé baliser l’intervention du Président Américain : espoir et fraternité.

« Nous sommes ici aujourd’hui parce qu’il y a eu assez de gens pour ignorer les voix qui leur disaient que le monde ne pourrait pas changer ». Se référant à la « révolution de velours » de Prague, Barack Obama a tenu à rappeler « que le pouvoir moral était plus puissant que n’importe quelle arme » et que les citoyens du Monde devaient avoir foi en la voie pacifiste.

Mondialisés et interdépendantes, nos sociétés contemporaines doivent plus que jamais mettre en avant la notion de fraternité. « Pour renouveler notre prospérité, nous avons besoin d’une action coordonnée par-delà les frontières ». La notion de Culture de Paix défendue par l’AFCDRP rejoint d’ailleurs cette idée qu’il faut dépasser les différences : « lorsque les nations et des populations se laissent définir par leurs différences, le fossé entre elles se creuse. Dénoncer ou dédaigner un appel à la coopération est facile et lâche. C’est ainsi que commencent les guerres. C’est ici que l’humanité cesse de progresser ».

Par ailleurs, Barack Obama a abordé avec force la question de l’avenir des armes nucléaires au 21ème siècle. Il a rappelé le rôle d’exemple que devait désormais endosser les États-Unis : « Et en tant que puissance nucléaire – en tant qu’unique puissance nucléaire ayant eu recours à l’arme nucléaire -, les États-Unis ont la responsabilité morale d’agir. Nous ne pouvons réussir seuls dans cette entreprise, mais nous pouvons la conduire ».

Pour la communauté internationale, les déclarations du Président Américain à ce sujet constituent une avancée fondamentale. À la lumière de l’actualité, des menaces émanant de pays tels que la Corée du Nord ou l’Iran ou bien encore des organisations terroristes, plusieurs mesures concrètes ont été promises afin de lutter contre la prolifération des armes nucléaires.

« La destinée de l’humanité sera ce que nous en ferons ». Par cette conclusion rappelant notre responsabilité commune dans la défense des principes de liberté, de justice, de tolérance, de démocratie et de solidarité, Barack Obama nous enjoint à poursuivre et à renforcer notre action au sein de l’AFCDRP.

N’oublions pas, comme l’a souligné Georges Clémenceau au lendemain de la Première Guerre Mondiale, qu’« il est plus facile de faire la guerre que la paix ». Il est de notre devoir de dépasser les tentations du laisser-aller et du laisser-faire.

« Acceptons la responsabilité de laisser ce monde plus prospère et plus pacifique que nous l’avons trouvé ». Barack Obama

jeudi 28 mai 2009

La Communauté de Communes de Sainte Maure de Touraine rejoint l'AFCDRP !

Après que le conseil communautaire a délibéré fin avril, la communauté de communes Sainte Maure de Touraine a donc rejoint l’AFCDRP.

Nous nous réjouissons de leur arrivée, leur adressons toutes nos félicitations et leur souhaitons la bienvenue au sein de l'AFCDRP !

jeudi 30 avril 2009

Édito : Un printemps de paix prometteur

Par Michel CIBOT, Délégué général AFCDRP, membre de la Commission Nationale Française pour l’UNESCO

L’année 2009 a commencé sous le signe d’une crise économique grave dont tous les effets ne sont pas peut-être encore visibles. Paradoxalement, celles et ceux qui, tous comptes faits, n’ont pas pu ou n’ont pas voulu voir arriver et prévenir cette crise semblent vouloir devenir raisonnables.
Ils s’engagent à se mettre au travail et arrêter les activités dangereuses pour la planète… En tête des débats, les changements climatiques provoqués par l’Homme. Cela fait l’objet de nombreux commentaires et une sorte d’unanimité se réalise autour de cette question.
Le nouveau Président des États-Unis, M. Obama, annonce dans un même discours son intention d’investir les moyens de son pays dans ce sens et ajoute qu’il prendra aussi « des mesures concrètes en faveur d’un monde sans armes nucléaires ». Le lien entre climat et armes de destruction totale n’est pas fortuit. M. Obama appelle également tous les États « à consolider le Traité de Non-prolifération nucléaire comme base de coopération ».
Nous attendions cela depuis plusieurs années ! C’est pourquoi nous nous réjouissons de pouvoir dire que Mayors for Peace met évidemment son expérience concrète à la disposition de tous. En effet, qui pourrait imaginer que les vœux de M. Obama se réalisent sans un soutien actif des citoyens ? Et là, les acteurs locaux ont à faire !
Cela dit, pour approfondir ce travail, il faut être nombreux et se doter de moyens efficaces. La France est loin du compte en la matière et le sujet dont nous traitions reste largement exclu des débats publics.
En toute modestie, n’hésitons pas à rappeler que nos expositions, nos livres et nos films restent d’actualité et que des outils nouveaux s’ajoutent à ceux dont nous disposons déjà. Il y a notamment le livre de Georges Le Guelte, Les armes nucléaires : mythes et réalités, paru aux éditions Actes Sud. Michel Rocard a préfacé cet essai savant et facile à lire qui nous éclaire sur l’histoire politique et institutionnelle des arsenaux nucléaires. Cette préface se termine par un appel au lancement d’une « offensive diplomatique pour amorcer le long et complexe mais nécessaire processus d’éradication des armes nucléaires ».
Saluons également les éditeurs français qui nous donnent accès depuis peu à l’œuvre de Günther Anders (nous lirons avec intérêt Hiroshima est partout, éd. du Seuil, et L’obsolescence de l’homme : sur l'âme à l'époque de la deuxième révolution industrielle, éd. de l'Encyclopédie des nuisances - Ivrea).
Dans ce contexte, la proposition de l’AFCDRP invitant chaque maire et président des collectivités membres à rédiger un avis sur la question des armes nucléaires et du TNP me semble bienvenue. Ces textes trouveront toute leur place dans nos publications et constitueront un matériau utile dont les maires d’Hiroshima et de Nagasaki pourront se servir l’an prochain aux Nations-unies à l’occasion de la Conférence de révision du TNP.
Ces perspectives apportées par un printemps riche en paroles et en écrits prometteurs nous aident à espérer que les dépenses d’armement cessent aussi d’épuiser nos économies…En espérant que nos armes nucléaires soient mieux gérés que nos banques…

jeudi 23 avril 2009

Questions d’avenir ?

Intervention de Michel Cibot à propos du philosophe Günther Anders.

Notre activité d’acteurs de la gestion locale nous conduit à essayer de diagnostiquer de façon la moins fausse possible à la fois l’état du monde, l’état de la condition humaine et leurs liens avec la vie locale.

Pour y parvenir nous prenons appui sur des informations provenant de diverses sources: médias, organisations politiques, experts de diverses disciplines, associations, religions, etc. Les philosophes font partie des experts. Au fil des siècles, leur regard sur le monde a influencé le nôtre sans qu’il soit possible de mesurer leur influence exacte ni de déterminer les raisons de leur influence ou de leur oubli.

Sans vouloir me lancer dans un propos philosophique, je veux rendre justice à un philosophe inconnu car je crois que nous devrions nous en inspirer pour développer notre travail pour la paix et l’élimination des armes nucléaires. La première de nos actions pouvant être, tout simplement, de dire son existence!

Je rappelle que cette élimination des armes nucléaires est d’ores et déjà inscrite comme un objectif des États membres des Nations-unies, notamment sur la base de l’article six du Traité de Non-prolifération.

Le philosophe dont je veux vous entretenir est allemand. Son nom: Günther Anders. Né en 1902, il est mort en 1992.

L’essentiel de son œuvre a été écrit au milieu des années 1950-60 et reste d’une actualité remarquable aujourd’hui encore.

Il développe trois thèses en particulier, dans un ouvrage intitulé L’obsolescence de l’homme : sur l'âme à l'époque de la deuxième révolution industrielle.

1ère thèse: nous ne sommes pas de taille à nous mesurer à la perfection de nos produits. L’être humain est moins parfait que ce qu’il invente et fabrique. Si nous pensons aux armes, l’arme nucléaire est en effet parfaite en ce sens qu’elle peut achever parfaitement ce pourquoi elle est faite: détruire... La bombe déshumanise l’être humain… Elle le "démonétise", le rend "obsolète".

2ème thèse: ce que nous produisons excède notre capacité de représentation et notre responsabilité. Cela explique sans doute pourquoi les médias et les experts médiatiques parlent si peu de la puissance exterminatrice des armes nucléaires.

3ème thèse: nous ne croyons que ce qu’on nous autorise à croire (ce que nous devons croire). Les médias prennent une place sans précédent dans notre vie.

Ces trois thèses, qu’il conviendrait de développer de façon plus conséquente, sont très bien adaptées à ce que nous voulons dire des armes nucléaires et plus généralement à ce que "les risques encourus par notre environnement" peuvent nous faire craindre.

Nous avons déjà écrit que notre travail sur les armes nucléaires est nécessairement lié à celui que mènent nos institutions sous le vocable de "développement durable". Günther Anders apporte le fondement philosophique dont nous avions besoin.

Je propose que nous fassions connaître ce philosophe et les travaux qui lui sont consacrés, les analyses de son œuvre. Nous pouvons par exemple entretenir sur notre site une rubrique qui lui serait consacrée et que chacun de nous pourrait alimenter.

Je me contente aujourd’hui de quelques éléments à propos des armes nucléaires et de quelques citations : "Si quelque chose dans la conscience des hommes d’aujourd’hui a valeur d’Absolu ou d’Infini, ce n’est plus la puissance de Dieu ou la puissance de la nature, ni même les prétendues puissances de la morale ou de la culture : c’est notre propre puissance. À la création ex nihilo, qui était une manifestation d’omnipotence, s’est substituée une puissance opposée : la puissance d’anéantir, de réduire à néant. Et cette puissance, elle, est entre nos mains(…) Nous sommes les seigneurs de l’apocalypse, nous sommes l’infini(…) C’est facile à dire. Mais c’est si monstrueux qu’en comparaison toutes les vicissitudes de l’histoire écoulée semblent anecdotiques, toutes les époques antérieures semblent s’être ramassées, confondues, pour n’être qu’un avant". Cela fait des humains des "êtres d’une nouvelle espèce" mais dotés des moyens intellectuels d’avant…
"Nous sommes des titans", des surhommes au sens où Nietzsche l’entendait sans savoir que cela deviendrait réalité.

Ce pouvoir de tout détruire, nous vivons avec ! Nous ne pouvons donc pas ne pas nous demander comment il détermine ce que nous sommes, ce que devient la vie humaine sous cette menace réelle. Anders ne semble pas avoir exploré ce champ-là. Nous devrions le faire. Jusqu’à présent, l’homme se relevait toujours de ses pires malheurs. Avec l’arme nucléaire, dont il est le seul maître – et il faut réfléchir : qui est vraiment le maître? – l’hypothèse du non-retour est devenue possible.
Pour Günther Anders, la formule "tous les hommes sont mortels" a été aujourd’hui remplacée par celle-ci "l’humanité peut être tuée dans sa totalité".

Pourtant nous refusons de regarder cette réalité en face et inventons toutes sortes de paravents pour la cacher. La théorie de la dissuasion en est un.

Pour Günther Anders, "on ne croit pas à l’éventualité d’une fin ; on ne voit d’ailleurs pas la fin". Et il ajoute: "la notion de progrès nous a rendu aveugles à l’apocalypse"… Cela mérite évidemment débat… Mais pour débattre il faut connaître.

Je vous invite donc à lire les deux principaux ouvrages de Günther Anders: L’obsolescence de l’homme et Hiroshima est partout.

Hiroshima est partout nous renvoie à un livre traduit et écrit par l’Institut Hiroshima Nagasaki avec le Dr Shuntaro Hida, survivant d’Hiroshima: Little Boy, récits des jours d’Hiroshima.

Aujourd’hui, il nous faut aller au-delà des constats et poursuivre l’action car il reste encore assez d’espoir pour résister aux armes nucléaires. Cette résistance ne peut qu’être préventive ou ne sera pas…

Bonne lecture et à vos plumes, notre blog attend vos contributions.
Une première version de ce texte a été communiquée aux adhérents à l'occasion de l'Assemblée générale de l’AFCDRP, Hôtel de Ville de Paris, le 3 avril 2009.

mercredi 15 avril 2009

Roquevaire rejoint l'AFCDRP

Après délibération de son conseil municipal fin février 2009, la ville de Roquevaire (13) a rejoint l'AFCDRP. La région PACA compte désormais 11 villes membres du réseau AFCDRP/Mayors for Peace.

Nous adressons toutes nos félicitations à Roquevaire et lui souhaitons la bienvenue au sein du réseau de l'AFCDRP !

lundi 6 avril 2009

Révision du TNP : Barack Obama laisse espérer des avancées

Alors que la Conférence de révision du Traité de Non-prolifération (TNP) aura lieu en mai 2010 à New York, le nouveau Président des États-Unis Barack Obama suscite l'espoir parmi les partisans du démantèlement des arsenaux nucléaires. En effet, après avoir annoncé en compagnie de son homologue Dimitri Medvedev un nouveau Traité bilatéral de désarmement entre la Russie et les États-Unis (voir la dépêche de l'agence Reuters), Barack Obama s'est officiellement prononcé en faveur d'un désarmement global lors de son discours du dimanche 5 avril 2009.

Articles à lire à ce sujet :
"After Launch, Obama Focuses On Disarmament", Washington Post (EN);
"Obama milite pour un monde débarrassé des armes nucléaires", Le Monde (FR);
"Obama veut «un monde sans armes nucléaires» et plus vert", Libération (FR)
[Mise à jour] Le texte du discours de Barack Obama :
Discours de Prague, blog de la Maison Blanche (en anglais)
Barack Obama : "Un monde sans armes nucléaires", Le Monde (édition du 7 avril 2009), traduit en français par Isabelle Chérel.


Ce discours remet le désarmement nucléaire au centre du débat public et l'AFCDRP ne peut que s'en féliciter.
L'AFCDRP et Mayors for Peace travaillent en faveur d'un monde débarassé de toute menace nucléaire depuis de nombreuses années et nous rappellons que tous les élus locaux sont invités à se joindre à l'Appel en faveur du Protocole Hiroshima-Nagasaki et à soutenir la campagne Vision 2020 pour un monde libre d'armes nucléaires d'ici à l'année 2020. Les appels signés seront remis officiellement à l'ONU pour appuyer l'adoption du Protocole Hiroshima-Nagasaki lors de la Conférence de révision du TNP en 2010.

vendredi 3 avril 2009

Message du Maire d'Hiroshima aux membres de l'AFCDRP

A l'occasion de l'Assemblée générale de l'AFCDRP du 3 avril 2009 à l'Hôtel de Ville de Paris, M. Tadatoshi Akiba, maire d'Hiroshima et président de Mayors for Peace, a adressé ce message aux collectivités membres de l'AFCDRP.

C’est un grand honneur de pouvoir transmettre mes salutations aux membres de l’Association Française des Communes, Départements et Régions pour la Paix réunis aujourd’hui en Assemblée générale à Paris.


Il y a 64 ans, Hiroshima a enduré le premier bombardement atomique de l’histoire de l’humanité. Ayant vécu cette expérience, nous avons commencé à diffuser notre appel pour l’abolition des armes nucléaires et l’avènement d’une paix mondiale éternelle. Malgré nos efforts, de vastes arsenaux nucléaires restent en parfait état de fonctionnement – déployés ou aisément disponibles. Le danger d’une reprise de la prolifération et d’une utilisation de ces armes de destruction massive s’intensifie.


Notre vérité, née d’une tragédie et des souffrances du bombardement atomique, est que le seul rôle des armes atomiques est d’être éliminées et que la seule manière de protéger les citoyens d’une attaque nucléaire est d’abolir ces armes totalement. C’est précisément pourquoi le Traité de Non-prolifération et les avis émis par les experts de la Cour internationale de justice énoncent clairement que toutes les nations doivent obligatoirement engager des négociations fondées sur la bonne foi pour parvenir à un désarmement nucléaire complet.


Partout dans le monde, la majorité des pays, des villes et de leurs citoyens appellent à l’élimination des armes nucléaires. Afin de refléter la volonté de cette majorité au sein de la politique internationale, la ville d’Hiroshima, avec Mayors for Peace qui rassemble à ce jour plus de 2 700 membres à travers le monde, a lancé en avril 2008 une nouvelle initiative que nous appelons le Protocole Hiroshima-Nagasaki. Ce protocole appelle à une halte immédiate de toutes les démarches, y compris de la part des états nucléaires, visant à l’obtention ou au déploiement d’armes atomiques, suivi en 2015 d’une interdiction juridique de toute acquisition ou utilisation. Aujourd’hui, notre objectif et l’itinéraire pour l’atteindre étant clairement définis, tout ce dont nous avons besoin est une volonté solide et une capacité à agir pour préserver le futur de nos enfants.


Ainsi que le montrent les récents mouvements contre les bombes à sous munitions ou le réchauffement climatique, le 21ème siècle est une époque où les problèmes peuvent être réglés par les villes et leurs citoyens. C’est pourquoi l’Association Française des Communes, Départements et Régions pour la Paix, exprimant son désir de paix, est d’une telle importance. Par la présente, j’exprime mon plus profond respect pour vos activités. La ville d’Hiroshima espère que vous continuerez à travailler avec nous pour l’abolition des armes nucléaires et pour une paix mondiale sincère et durable.


En conclusion, veuillez accepter mes meilleurs vœux de succès pour votre Assemblée générale, ainsi que mes vœux de bonne santé et de bonheur à l’ensemble des participants.


Tadatoshi Akiba
Maire
Ville d’Hiroshima
3 avril 2009

Retrouvez ce texte au format pdf sur afcdrp.com

jeudi 2 avril 2009

Clichy La Garenne rejoint l'AFCDRP

Après délibération de son conseil municipal fin mars 2009, la ville de Clichy la Garenne (92) a rejoint l'AFCDRP devenant la 28ème collectivité d'Île de France membre de l'association.

Nous adressons toutes nos félicitations à Clichy et lui souhaitons la bienvenue au sein du réseau de l'AFCDRP !

jeudi 26 mars 2009

Semaine de la Paix à La Rochelle

La ville de La Rochelle, membre de l'AFCDRP, organisera en collaboration avec le Mouvement de la Paix une "Semaine de la Paix" du 3 au 12 juin 2009.
Plus de détails vous seront communiqués dans les semaines à venir.

jeudi 12 mars 2009

Unieux rejoint l'AFCDRP

Après délibération de son conseil municipal, la commune d'Unieux (42) a fait le choix de rejoindre l'AFCDRP, exprimant ainsi son souhait de participer au développement de la culture de la paix.

Nous adressons toutes nos félicitations à Unieux et lui souhaitons la bienvenue au sein du réseau de l'AFCDRP !

mardi 10 février 2009

Théâtre : Le collier d'Hélène

La Ville de Bobigny reçoit les 17 et 18 mars 2009 la Compagnie Baracca et le Théâtre National Palestinien (avec le soutien du Centre Culturel français à Jérusalem), qui présenteront "Le Collier d'Hélène", une œuvre qui évoque la guerre et ses méfaits et qui est aujourd'hui de complète actualité.
Cliquez sur l'image pour visualiser le communiqué de presse en grand format.

Renseignements :
www.culture.bobigny.fr
www.la-barraca.net

mercredi 28 janvier 2009

Exposition "Vêtements de Hiroshima"

La ville de Vitry-sur-Seine organise du 5 au 28 février 2009 une exposition autour des travaux photographiques de l'artiste Michel Aguilera, Vêtements de Hiroshima :

Des vêtements pour seul souvenir, rien que des vêtements... Un éclair, un souffle, la désolation et la mémoire de ce jour. Puis, un autre éclair, pour faire ressurgir la mémoire, un éclair photographique.

Pour le 60e anniversaire des bombardements sur Hiroshima et Nagasaki, de jeunes Vitriots se sont rendus au Japon pour assister aux commémorations. Le photographe Michel Aguilera, qui y participait, a entrepris à son retour un travail artistique à partir de vêtements de personnes irradiées.

Ce travail témoigne avec force et sensibilité des conséquences de l’arme nucléaire qui représente toujours une menace pour l’humanité.
Le vernissage aura lieu le 5 février 2009 à 18h. L'artiste y dédicacera son ouvrage Vêtements de Hiroshima (éditions Les Points sur les i).

Horaires d'ouverture :
du lundi au vendredi de 8h30 à 12h et de 13h30 à 18h
le samedi de 8h30 à 12h.

Retrouvez ces informations sur le site de Vitry-sur-Seine

vendredi 16 janvier 2009

Gaza : Lettre de protestation de Maires pour la Paix (Mayors for Peace)

Mayors for Peace a publié aujourd'hui une lettre de protestation concernant la situation à Gaza. Nous vous proposons ici une traduction du texte original.

Les villes ne sont pas des cibles ! Les zones peuplées ne sont pas des cibles !
La haine ou la peur des terroristes, les gouvernements injustes or les guerriers de toutes sortes ne justifient pas le massacre de civils innocents.
En août 2006, Mayors for Peace (Maires pour la Paix) a condamné aussi bien les lancements aveugles de rockets sur des zones peuplées d’Israël effectués par le Hezbollah que les bombardements disproportionnés des forces armées israéliennes sur les zones habitées du Liban.
Aujourd’hui, avec le Hamas tirant seulement un dixième du nombre de rockets envoyé par le Hezbollah et avec Israël rassemblant une force de frappe comparable à celle déployée au Liban sur une surface dix fois plus petite, la Bande de Gaza, les critiques impartiales ne sont plus appropriées.
Nous maintenons notre condamnation des tirs de rockets à l’aveugle. Nous appelons le Hamas à cesser immédiatement toute attaque violente. Cependant, condamner simplement l’utilisation disproportionnée des bombardements est, dans ces circonstances, tout à fait inapproprié. Nous sommes consternés par le manqué d’humanité du gouvernement israélien et demandons une intervention internationale immédiate.
Nous demandons l’arrêt immédiat des bombardements sur et depuis la Bande de Gaza ; une garantie d’accès immédiat pour l’aide humanitaire afin d’assister la population civile palestinienne ; un cessez-le-feu surveillé par la communauté internationale et que des négociations impliquant tous les partis commencent aussitôt le cessez-le-feu entré en vigueur, conformément à la résolution 1860 du conseil de sécurité de l’ONU. Nous sommes convaincus que la recherche d’une solution politique à travers le dialogue et le respect des droits humains sont les moyens les plus efficaces pour arriver à la paix.

16 janvier 2009

Conférence des Maires pour la Paix
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Historique

Mayors for Peace (Maires pour la Paix) a condamné les bombardements des populations civiles lors du conflit Israélo-libanais de 2006.

- Les attaques de rockets sur les villes et villages israéliens représentaient une utilisation illégale et sans discernement de la force ;
- Les raids aériens israéliens sur le Liban représentaient une utilisation illégale et disproportionnée de la force ; tels que mis en évidence par le ratio de victimes d’un pour dix.

La conférence exécutive de Mayors for Peace (Maires pour la paix), s’exprimant au nom de son réseau de plus de 2500 villes réparties dans 133 pays et régions du monde, a appelé à ce que cessent immédiatement les bombardements des populations civiles dans la zone et à ce que des négociations commencent.
En ce qui concerne la Bande de Gaza, le fait que le Hamas ait été capable durant le cessez-le-feu des six derniers mois de mettre fin aux lancements de rockets sur Israël implique qu’il peut et qu’il doit être tenu pour responsable des récentes attaques de rockets dans le sud d’Israël. (Par ailleurs, le Hamas ne nie pas son implication, certains de ses dirigeants s’en vantent même.)
Ces rockets sont hautement inadaptées, elles ne peuvent être utilisées d’une façon qui permette une visée précise d’objectifs militaires. Il n’est donc pas surprenant que la plupart des victimes soit des civils vivant dans des zones habitués.

Ceci étant dit, le nombre des civils tués dans le sud de l’Israël – six personnes au moment où nous écrivons – est écrasé par le massacre des habitants de Gaza – plus de 500 au moment où nous écrivons.

Les attaques israéliennes, commencées le 27 décembre et se poursuivant jour après jour sont si massive qu’elles tuent inévitablement des civils en grand nombre. Il est aussi hautement discutable de savoir si les forces de police locales doivent ou non être considérées comme des combattants. S’ils sont considérés comme non-combattants, alors la majeure partie des pertes sont des civils. De plus, contrairement au Liban où des millions de personnes devinrent des réfugiés, il n’y a nulle part où fuir pour les résidents de Gaza, ils sont pris au piège.

L’intensité des raids israéliens a été attribuée à un désir de ne pas répéter l’«erreur» de l’attaque sur le Liban en août 2006. L’International Herald Tribune cite Mark Heller, chercheur à l’Institut des études sur la sécurité de l’Université de Tel-Aviv : «Cette opération est une tentative de réinstaurer le sentiment que si vous provoquez ou que vous attaquez, vous allez payer un prix disproportionné».

L’utilisation disproportionnée de la force initiale était illégale ; la renforcer la rend seulement encore plus visiblement illégale. Où cela va-t-il s’arrêter ? Quand deviendra-t-il clair que, à moins d’un génocide total, cela n’apportera pas la sécurité ni à Israël ni à qui que ce soit d’autre ?

jeudi 8 janvier 2009

Rassemblement pour la Paix à Aubagne

Le mercredi 7 Janvier 2009 à 18h, en présence de Daniel Fontaine, maire d'Aubagne et président de l'AFCDRP, entre 80 et 100 pacifistes Aubagnais(es) se sont réuni(e)s sur le cours Foch malgré la température négative -2°C et 20 cm de neige pour dire que la violence est toujours une impasse et exiger :
  • Un cessez le feu immédiat et un retrait des troupes israéliennes de Gaza
  • La protection des populations civiles
  • Le respect des résolutions de l’ONU
  • La levée du blocus économique de Gaza
  • Une intervention de l’Union européenne exigeant l’application du droit international

A l’appel des sections locales des organisations, partis et syndicats suivants : Ligue des droits de l’Homme, CFDT, ATTAC, Appel des Cent, Mouvement de la paix, Ballon Rouge, Parti communiste français, Parti radical de gauche, Parti socialiste, les Verts, CGT, UNSA, retraités CGT, Nouveau parti anticapitaliste, Association médicale franco-palestinienne, FSU, Collectif unitaire antilibéral, Amnesty international, Mouvement républicain et citoyen, Arcadie ainsi que d'autres associations qui sont venues rejoindre cet appel.

lundi 5 janvier 2009

Communiqué de presse

Gaza

L’offensive militaire menée par l’État d’Israël à Gaza a déjà fait des centaines de morts, dont une très grande proportion de civils sans aucun lien avec les activistes du Hamas, responsables revendiqués des tirs de roquettes et de mortier contre des villes israéliennes.

Depuis des décennies, le monde entier vit dans l’espoir d’une paix durable dans cette région, une paix qui verrait la coexistence de deux états libres, respectés dans leurs frontières, leur légitimité et leur originalité. Ce nouvel épisode meurtrier ne va pas dans ce sens.

Rien ne permet d’envisager qu’une telle attaque, si destructrice, puisse être le prélude à une phase de rapprochement, de compréhension et de respect mutuels. Ce sont pourtant, à notre sens, les seuls préalables possibles à une paix véritable, parce que ce sont ces mêmes principes qui ont par exemple amené la France à se rapprocher d’ennemis hier encore irréductibles et éternels.

La centaine de villes françaises membres de l’AFCDRP milite pour la promotion de la Culture de la Paix, telle que définie par l’ONU (res. 52/243). Il va de soi que nous joignons nos voix à toutes celles qui exigent, à travers le monde, un cessez-le-feu immédiat et bilatéral, un cessez-le-feu capable de rendre aux rues de Gaza City ou de Hashdod la tranquillité qui devrait être celle de toutes les villes du monde.

Pour autant, il existe une telle disproportion entre les attaques du Hamas et l’offensive de l’armée israélienne, que c’est en premier lieu vers l’État d’Israël que s’adresse notre demande d’un cessez-le-feu. Parce que nous croyons que rien n’est durable qui s’acquière ou se maintienne par l’usage de la force, ou le maintien d’un blocus inadmissible.

Nous sommes entrés dans les dernières années de la Décennie internationale de la promotion d'une culture de la non-violence et de la paix au profit des enfants du monde (2001-2010). Pour que les enfants du monde puissent commencer à faire leurs ces mots, pour demain, nous croyons qu’il est urgent de leur donner un sens, aujourd’hui.

Daniel FONTAINE, président
Michel CIBOT, délégué général

Document téléchargeable sur le site de l'AFCDRP